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Aujourd’hui, j’invite l’artiste plasticienne Jocelyne POELS à proposer une petite réflexion sur l’art et la technique.

Tous les artistes et amateurs d’art contemporain se trouvent tôt ou tard confrontés à des œuvres qui suscitent quelques interrogations, aussi, Jocelyne trouve intéressant de se demander quelle est l’importance de la technique puisqu’elle ne fait plus partie de l’enseignement des Arts Plastiques dans bon nombre d’écoles..

J’espère que ce thème et son traitement amèneront quelques échanges intéressants.

N’hésitez pas à laisser des commentaires si vous souhaitez intervenir.

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“L’art n’est pas une simple idée, aussi intéressante ou sympathique soit elle, une simple émotion, une rébellion, un bon mot…C’est la réalisation physique qui transcende cette idée, cette émotion, cette rébellion, ce mot… dont la réussite repose aussi sur la qualité de son exécution. Il n’y a donc pas d’art sans réalisation d’une oeuvre , et d’oeuvre de qualité sans qualité technique, que celle-ci soit classique ou originale, c’est à dire sans maîtrise de la technique.

Cela est vrai pour l’artiste classique comme pour l’artiste contemporain.

La qualité technique ne suffit pas à donner une dimension artistique à une réalisation, mais elle participe à “l’émerveillement des sens” qui nous tire hors de notre propre chemin et nous emmène vers la dimension artistique de l’autre.

Pour l’artiste qui travaille sur des méthodes originales, la maîtrise des techniques  est tout à la fois le tronc qui lui donne sa solidité et la piste d’envol qui le propulse vers l’innovation.

Si cela devait être négligé, au lieu d’être une sophistication des êtres, un dépassement de notre ordinaire,  l’art ne deviendrait-il pas le simple refuge d’une certaine désinvolture ?

Un petit exercice classique?”

Texte de J. POELS, Guest blog 12/2013.

.J.Poels-Artiste

Tableaux © J.POELS ARTISTE

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8 commentaires

  1. Concernant l’école, je suis d’accord avec vous Amylee, mais pour cela il faudrait commencer par supprimer les coefficients qui en font une matière de seconde (troisième ou quatrième?) catégorie, et qui sont un non sens.
    On met des millions pour soutenir la création artistique, on encourage les fondations d’art etc etc… mais ca ne concerne que les professionnels. A l’école l’art et son apprentissage sont méprisés.
    Mais regardons un peu le niveau technique de certains jeunes artistes chinois (pour n’évoquer qu’eux) qui arrivent sur le marché international; il y a du souci à se faire…

  2. Je crois, VX qu’une partie de la réponse se trouve dans votre échange avec Amylee.
    Elle vous a expliqué la genèse du tableau, c’est à dire une clef de lecture qui lui est propre. Si j’ai bien compris votre échange, votre coup de coeur vous l’avez éprouvé avant, c’est à dire que cette oeuvre ” a parlé” à votre sensibilité avant que vous n’en ayez l’explication de l’artiste. C ‘est donc en ce qui vous concerne une oeuvre réussie.
    Je considère que votre propre perception , même si elle diffère de celle de l’artiste est aussi valable que la sienne.
    Cela ne minimise pas l’intérêt de la “genèse” qui vous permet de vous rapprocher de la sensibilité de l’artiste et de le mieux comprendre, mais si cette toile évoquait pour vous , selon des mécanismes qui vous sont propres, la soupe aux choux de votre grand mère et ses dissertations sur le monde, vous entraînant dans un monde, une époque, des émotions etc…qui vous détournent de votre ordinaire , votre lecture aurait autant de valeur que celle de l’artiste.
    L’art est un voyage, c’est à dire que c’est le vecteur qui nous détourne vers d’autres dimensions. Chacun voyage à son rythme et selon ses repères; c’est ainsi que chacun de nous, quelque soit sa culture, sa sensibilité, son parcours, peut être touché par une oeuvre sans en connaître l’auteur.
    c’est ce qui permet à des oeuvres d’art des temps passés, ou d’autres cultures, dont nous ignorons l’auteur et l’intention, de “traverser les siècles”ou d’être appréciées dans d’autres univers, c’est à dire, non pas d’être toujours perçues ou comprises de la même manière (que savons nous des hommes préhistoriques et qu’avons nous en commun dans notre approche de leur “art”, pour prendre un exemple extrême), mais de toujours toucher des sensibilités et provoquer le voyage.
    Je sais qu’aujourd’hui en occident nous sommes tous très “attachés” (liés?)à l’intention de l’artiste, que le système dans lequel se développe et s’exprime notre art relie tout à l’artiste qui est à la fois le “créateur”, “prescripteur”, “professeur”, “titulaire des droits”, pour ne pas évoquer une tendance qui tend à justifier l’oeuvre (et parfois l’absence d’oeuvre) par le parcours de l’artiste, alors que c’est la dimension de l’oeuvre qui légitime l’artiste…
    Cependant l’art est un don et une liberté; liberté de l’artiste, liberté de l’autre. On fait beaucoup la promotion de l’une mais il me semble que l’autre est aussi capitale.
    Les oeuvres que je réalise sont mon mode d’expression, mon langage. Bien sur, elles sont composées de manière symbolique ou esthétique de manière à coller à cette expression. Si elles atteignent leur but -non pas ramener l’autre à moi, mais le faire voyager vers où il n’allait pas, alors j’ai réussi. Car il me semble qu’une oeuvre est une oeuvre artistique lorsque sa dimension échappe à son auteur et le dépasse. Sinon, n’est-ce pas simplement une illustration de l’artiste, avec toutes les limites liées à notre propre dimension?
    C’est cette magie, quelque part ce mystère, qui fait toute la valeur particulière de l’art. Il me semble même que plus l’oeuvre dépasse son auteur plus grande elle est. Si l’autre me rejoint dans ce voyage, c’est que mon oeuvre est juste et forte, j’en suis ravie. S’il part vers d’autres dimensions, c’est sa liberté et je l’accepte.
    Mais évidemment, si touché, il désire quelques explications, pas de problème, c’est ce que vous venez de faire avec Amylee. 🙂

  3. Amylee, pour moi, aussi, Madame Rouge a été un coup de coeur, sans regarder dans les détails, on ne distingue pas tout du premier coup d’oeil, d’autant plus lorsque l’on a pas la possibilité d’examiner la pièce physiquement, c’est ensuite que l’on peut découvrir ses éventuels petits secrets. Me voilà renseigné sur la génèse d’un tableau précis, merci.

  4. @VX : Ça me fait plaisir d’avoir des nouvelles de Madame Rouge ^__^
    J’adore le rythme des films de Tarantino, et dans RESERVOIR DOGS les personnages portent tous un nom de couleur “Mr White, Mr Pink, Mr Brown, Mr Blue, etc…”
    A l’époque je créais en série autour d’une même histoire, d’une thématique, d’un coup de cœur. J’avais envie de mitrailler du motif (pois “dots”), de jouer avec les contrastes, de créer des personnages par couleurs dominantes.
    Mon cerveau fait souvent des correspondances entre plusieurs choses et c’est ainsi que Reservoir Dots a vu le jour !

  5. Ce sera un oui mais, J POELS. Prenons un simple exemple, ne pas faire n’importe quoi, j’ai la chance d’avoir sous les yeux, enfin un peu plus sur ma droite à vrai dire, une fantastique Madame rouge qui me parait se moquer du monde, qui dans l’envers du décors se fait aussi appeler «reservoir dots». Je suis parfaitement d’accord sur les différents niveaux de lecture qui peuvent (co)exister, reste qu’il peut manquer certaines références, «reservoir dots» m’évoque le titre d’un film «reservoir dogs», que je n’ai jamais vu et dont j’ignore l’importance pour ce tableau précis, voyez, à trop vouloir analyser je pourrais bien partir très loin et m’égarrer totalement, vous voudrez bien m’en excuser.
    Un second point, puisque j’ai un réservoir sous la main, enfin sur le mur, ça m’inspire. Oui, figer l’oeuvre dans le temps signifie, à mon sens, la fin de l’oeuvre, au sens large j’entend, pas une simple pièce, mais je ne suis pas sûr que, pour vous citer, nul ne peut prétendre imposer à l’autre sa « vision » ou sensiblité, ceci me gêne un peu, où se situe les limites entre influence et l’inspiration?

  6. VX, votre commentaire nous amène plus loin dans la réflexion sur l’art: Quelle est la liberté, ou l’importance de la vision du “spectateur”dans l’appréciation de l’oeuvre, et même de sa dimension artistique?
    Si comme je le crois la sensibilité du”spectateur”est un élément tout aussi important que l’intention de l’artiste dans la reconnaissance de l’oeuvre d’art, alors sa propre perception de l’oeuvre (ou analyse) est aussi valable que celle de l’artiste. C’est la rencontre des deux sensiblités et le voyage qu’il génère dans une autre dimension que sa matérialité,qui fait l’oeuvre d’art différente du simple objet de décoration.
    Chaque sensibilité étant unique, chaque perception (ou analyse) le sera aussi. l’artiste s’exprime et propose, l’autre reçoit et si l’oeuvre est réussi, sa dimension artistique emporte ailleurs, mais toujours dans la liberté de chacun.
    Ainsi la lecture d’une oeuvre peut toujours être multiple et varier dans le temps. Ainsi nul ne peut prétendre imposer à l’autre sa “vision” ou sensiblité, ou prétendre la figer dans le temps. l’oeuvre peut même ne pas être reconnue comme de l’art, et il faut savoir l’accepter. Plus l’artiste sera en phase avec les sensibilités de son environnement plus il a de chance de provoquer un ressenti proche du sien, mais ce n’est en rien une vérité, car il n’y a pas de perception juste ou fausse, il n’y a que des individus différents.

  7. En tant qu’amateur, je peux pafois me poser des questions, il y a la question de la génèse du tableau/photo/etc, en particulier quand divers matériaux entre dans la composition de l’oeuvre, une autre question, qui peut être liée à la première, peut concerner la perception de l’oeuvre, est ce mon interprétation ou bien ai je cerné, disons, le “contenu” de l’oeuvre ou le message de l’artiste si on préfère (c’est chaud, si il s’agit d’une série). Si j’ai d’autres remarques, je poste à nouveau.

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