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Encadrer ou non une oeuvre d’art ? Vous vous posez la question ? Bienvenue au club!

Je vous rassure, la question est souvent posée lors de mes rendez-vous conseil. J’espère que vous trouverez des réponses dans l’article suivant.


Aux origines de l’encadrement

Encadrer ou non, est avant tout une affaire de goût mais dépend surtout de la nature de la création et de l’environnement dans lequel elle va être installée.

Autrefois, on peignait exclusivement à l’huile sur bois ou sur toile. Il existait alors des encadrements d’atelier (non définitifs) et des encadrements d’apparats pour les expositions publiques.

A l’origine, on utilisait l’encadrement pour plusieurs raisons :

  • Permettre la prise de l’œuvre sans se salir pendant les phases de séchages à l’atelier
  • Faciliter les déplacements de l’œuvre en protégeant les coins d’éventuels chocs
  • Donner l’illusion d’une fenêtre ouverte sur un autre monde
  • Maintenir les châssis qui peuvent se voiler avec le temps
  • Orner l’oeuvre pour la magnifier

Photo : Chance Anderson / Unsplash


Encadrez-vous vos œuvres pour les expositions ?

Paroles d’artistes :

  • Non je n’encadre pas, ça augmente le prix
  • L’encadrements est fragile, il n’aime pas les déplacements, les rayures et les chocs
  • L’œuvre semble étouffée par un cadre trop présent
  • Je préfère les œuvres libres
  • Je laisse le soin au galeriste ou au client de le faire

Paroles d’artistes :

  • L’œuvre est davantage valorisée par l’encadrement
  • Ça permet une meilleure conservation du tableau en évitant les déformations du châssis
  • Je prévois un budget encadrement pour mes expositions internationales
  • Lors d’une exposition collective, si j’ai peu d’œuvres exposées, je préfère les encadrer
  • Cela dépend du nombre d’œuvres que j’expose sinon j’encadre uniquement les petits formats
  • Ça en jette davantage sur les salons
  • Ça fait plus professionnel
  • Ça donne une toute autre allure à l’œuvre

LES ŒUVRES AVEC ENCADREMENT

Les œuvres vulnérables sur papier (photos, dessins, gravures, aquarelles) nécessitent un encadrement vitré pour résister à l’humidité, la chaleur, la poussière, et aux salissures. Ces créations sont généralement accompagnées d’un « passe-partout ». Un carton glissé entre l’œuvre et le cadre qui évite le contact du verre.


LES ŒUVRES SANS ENCADREMENT

Avec l’arrivée de la peinture acrylique à séchage rapide, le besoin d’encadrement se fait moins sentir chez les artistes. Ils trouvent souvent inutile l’ajout d’un cadre, et préfèrent exposer les œuvres affranchies de toutes contraintes et de traditions.

Petit à petit les habitudes évoluent et les tranches des toiles se chargent de couleurs pour une finition optimale. Il existe d’ailleurs des formats de châssis, les 3 D box qui se prêtent bien au tableau nu. Leurs côtés épais (4 cm), non cloutés, une fois peints donnent de l’épaisseur à l’œuvre.


Photo : Jonny Caspari / Unsplash

Dans quelle situation encadrer ou non ?

  • L’exposition locale.

On constate que les encadrements ont peu leur place dans les expositions collectives locales comme des petits marchés créateurs, des expositions dans des hôtels, ou dans d’autres lieux atypiques accueillant des artistes.  Néanmoins, certaines galeries haut de gamme préfèrent se démarquer en encadrant leurs œuvres, surtout les pièces majeures pour conserver une belle gamme de prix auprès de leur clientèle.

 

  • L’exposition nationale ou internationale.

Au Royaume-Uni ou aux États-Unis, il est courant de voir en galeries ou sur les salons/foires des œuvres encadrées. L’encadrement est souvent à la charge du galeriste. Les clients étrangers sont plus regardants et préfèrent investir dans des œuvres encadrées prêtes à être accrochées. Pour les œuvres non encadrées, les négociations seront plus difficiles car le client sera bien plus demandeur !


Photo : Amylee Paris / Salon d’art

LES 6 TYPES D’ENCADREMENTS

1/ L’ENCADREMENT DROIT

Sobre, en bois naturel, peint ou doré, proposé également en aluminium ou en plastique, l’encadrement droit protège discrètement l’œuvre des agressions extérieures.


2/ L’ENCADREMENT A MOULURE

Stylisée et avec davantage de reliefs, les cadres baroques reviennent en force sur les foires et les salons d’artistes. On apprécie le mélange rétro et moderne même chez les artistes pop, street, ou abstraits. Contrairement aux idées reçues, les dorures ne sont pas adaptées qu’aux peintures anciennes ou classiques.


3/ LA TOILE POSEE

L’œuvre est directement fixée sur un support bois (peint ou non) ou un support plexiglas. Ce dernier doit être plus grand que la toile et dépasser légèrement sur les côtés. C’est la solution la moins onéreuse.


4/ LA CAISSE AMERICAINE

La caisse américaine est un cadre inversé qui laisse la toile apparente sur les côtés. L’espace entre l’encadrement et le bord de la toile permet de voir l’œuvre dans sa globalité. D’un coût très abordable, la caisse américaine est souvent le choix des expositions sur stands.

 


5/ L’ENCADREMENT FAIT-MAISON

Maintenant avec le « Do it Yourself », il est possible de fabriquer un encadrement avec l’aide de bricoleurs passionnés qui partagent leur savoir-faire sur Internet. Si vous avez du matériel et des mains de bricoleur, vous pouvez alors réaliser un cadre selon vos besoins. N’oubliez pas que si l’œuvre est destinée à la vente, son cadre devra durer longtemps. Un cadre bien réalisé est d’ailleurs une valeur ajoutée et fera toute la différence lors de la négociation.


6/ L’ENCADREMENT SUR-MESURE

Si vous ne vous sentez pas une âme d’encadreur, vous avez toujours la possibilité de confier la tâche à un professionnel. En plus de ses compétences techniques, son expertise lui permet d’évaluer rapidement les problématiques esthétiques et les choix cohérents de l’œuvre et de son contexte.

Le prix varie selon le modèle, la qualité du matériau et la dimension de l’encadrement. Un délai est toutefois à prévoir pour du résistant, du beau, voire même une pièce unique correspondant à ses attentes.


Du côté de chez vous :

De votre côté, utilisez-vous l’encadrement dans l’exposition de votre art ? Dans quelle situation ? N’hésitez pas à partager en commentaires.

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4 commentaires

  1. Merci Amylee, l’idée est bonne je vais faire un essai puis de toute façon cela préservera les toiles des salissures je pense !!!

  2. Léo : Si les reflets du plexi ne sont pas dérangeants pendant la prise de vue et surtout n’apparaissent pas sur les photos, oui pourquoi pas !

  3. Bonjour à vous tous, j’aurais une question à vous poser.
    J’ai des toiles enroulées que je dois présenter par mail en pièces jointes alors j’aurais voulu savoir si pour la présentation je pouvais tout
    simplement les mettre dans un simple cadre à photo tenu par le plexi ?

    Merci pour vos réponses et avis !!!
    Léo

  4. Bonjour,
    Une solution que j’ai adoptée pour tous les travaux sur toiles sur châssis : toile noire mat autocollante sur la tranche, légèrement en retrait de l’avant.
    C’est vraiment impec pour les expositions, et vraiment bon marché aussi.

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